33 (0)1 88 12 01 33
Sélectionner une page

 

Séminaire du Centre d’Études mongoles et Sibériennes

2021-2022

 

Organisé par Isabelle Charleux, Grégory Delaplace et Virginie Vaté

 

de 14h-16h

 

Bâtiment de recherche nord, salle 5.067

Campus Condorcet – 14 cour des Humanités, 93322 Aubervilliers Métro Front Populaire (Ligne 12) ; RER B La Plaine – Stade de France

 

 

Mardi 30 novembre 2021, Paul Shore (University of Regina, Saskatchewan, Canada) : « A Jesuit among the Kalmyks: Jan Milan, SJ and his Relatio cuiusdam Missionarii… anno 1700 »

Jan (Joannes) Milan, SJ (1662-1737) was a Jesuit missionary of Bohemian background who travelled to Crimea in 1700 after several years of service at the court of Peter the Great. Milan wrote a Relatio of his encounter with Kalmyk culture there that includes several ritual incantations, which he transcribed into the Roman alphabet, and then translated into Latin. This manuscript, now in the National Library in Prague, is illustrated with examples of Kalmyk religious practices, warfare, music making and daily life. The Kalmyk alphabet, days of the week, and “Zodiac” are also presented. In addition, Milan provides some glimpses into the cultures of the Mordvins, Circassians, and Bashkirs, and provides an example of what he believes to be a “Mordvin” incantation that has yet to be translated.

This lecture will locate Milan’s work in the context of Jesuit “proto-ethnology” in non-European cultures, while placing it in relation to the writings of Nicolaes Witsen and Andrei Vinius. We shall also consider how Milan balanced his roles as missionary and observer of culture while a guest among the Kalmyks.

 

 

Mercredi 5 janvier 2022 : Dmitriy Vetrov (EPHE) : « Entre le cultuel et le culturel. Restauration des fêtes de l’ours chez les Khantes et les Mansis (Sibérie occidentale) au XXIe siècle »

Durant la perestroïka, diverses pratiques rituelles ont surgi ou ressurgi en Russie, notamment en Sibérie. Parmi des “traditions” autochtones réinvesties et repensées, nous retrouvons les fêtes de l’ours qui réémergent depuis 1988 dans le district autonome des Khantes et des Mansis en Sibérie occidentale. Dans la fin des années 1980 et le début des années 1990, le “renouveau culturel” mené par les militants autochtones était inséparablement lié à leur projet politique qui visait à défendre les terres contre les conséquences néfastes du boom pétrolier, menaçant l’économie traditionnelle (pêche et élevage de rennes avant tout). Trente ans plus tard, le discours sur la production d’hydrocarbures semble abandonné, mais ce n’est pas la seule transformation qu’a connu ce mouvement. Traditionnellement, une fête de l’ours avait lieu lorsqu’un ours était abattu à la chasse ; à la fin de l’événement, sa chair était consommée par tous les participants, alors que son “âme” était symboliquement renvoyée vers le dieu céleste. Cependant, au cours de la dernière fête qui s’est déroulée en 2019 à Khanty-Mansiïsk, l’ours a été représenté par une fourrure usagée, autrement dit, une fourrure sans “âme” à envoyer au ciel. Néanmoins, tous les participants ont considéré l’événement comme une fête de l’ours à part entière.

Dans mon exposé, je montre que ces deux changements, de nature différente, sont liés et que l’on ne peut pas comprendre la disparition de l’ours en chair et en os sans analyser préalablement des débats qui ont opposé les écologues, les militants autochtones et les représentants d’une compagnie pétrolière locale

 

 

Mercredi 19 janvier : Eléa Boënnec (Sorbonne Université, Laboratoire MÉDIATIONS) :

« Perspectives mongoles des féminismes globaux et positionnements féministes glocalisés à l’ère du numérique »

Il n’existe pas de terme mongol pour parler de féminisme. Même chez les activistes pour l’égalité de genre, essentiellement des femmes, le mot feminizm issu du vocable anglophone demeure discret. Cette absence de mouvement féministe mongol serait partiellement due à l’impossibilité pour les citoyennes de s’identifier à un féminisme occidental qui ne prenne pas en compte les spécificités de l’expérience mongole (Jarry-Omarova 2010). Néanmoins, les positionnements vis-à-vis du féminisme semblent se reconfigurer à travers la diversification des moyens de communication et une utilisation accrue des réseaux sociaux, en particulier Facebook. En effet, dans un contexte de quête identitaire, la jeune génération adhère plus facilement à diversité culturelle et sociale rencontrée en partie via les plateformes numériques et laisse envisager une glocalisation des identités, adhérant plus ou moins fortement aux idéologies féministes.

 

 

Mercredi 2 février : Antoine Maire (Fondation pour la recherche stratégique) : présentation de son ouvrage La Mongolie contemporaine paru à CNRS Editions.

La Mongolie est principalement connue en Europe pour les conquêtes du plus illustre de ses empereurs, Gengis khan, ou pour la survivance d’un nomadisme pastoral. Ces deux éléments expliquent l’attrait d’un nombre grandissant de touristes en quête d’exotisme et d’authenticité, et suscitent une production littéraire variée, notamment de nombreux récits de voyage. Ce pays, qui a connu des bouleversements importants au cours des dernières décennies, reste pourtant méconnu en France, et ailleurs dans le monde. Une étude consacrée aux évolutions politiques, économiques et stratégiques s’imposait. La Mongolie se distingue par quatre caractéristiques majeures : la centralité du secteur minier, l’héritage du socialisme, l’enclavement géographique, et le nomadisme pastoral. Ces éléments ont été au cœur des mutations de ce pays après sa révolution démocratique de l’hiver 1989-1990. Après avoir été le second pays au monde à adopter un mode de développement socialiste, la Mongolie a embrassé la démocratie et le capitalisme lors d’un processus de transition non-violent, exposant le pays à des défis économiques, sociaux et identitaires importants. À quoi ressemble donc la Mongolie  d’aujourd’hui  ?  Quelle  est  l’articulation  entre  les  dynamiques économiques et politiques de ce pays asiatique richement doté en matières premières ? Quels sont les grands enjeux géopolitiques auxquels font face les autorités ? Quelle nouvelle stratégie de sécurité ont-elles élaborée face à leurs deux voisins géants, la Chine et la Russie ?

 

 

Mercredi 16 février : Valeria Gazizova (DAAD PRIME fellow (South Asia Institute, Heidelberg University) and visiting researcher at GSRL) : « Miracles, healing and social memory in post-Soviet Kalmykia »

The talk will discuss miracle tales and stories of miraculous recoveries as an important vantage point from which the traumatic history of the recent Soviet past is narrated in present-day Kalmykia. Situated in the region of dry steppes between the Black and Caspian Seas, Kalmykia is a republic in Russia, where Buddhism is historically practised by its titular population, the westernmost branch of Mongolian peoples. The history of Kalmykia during the Soviet era has been a series of dramatic events that have gradually undermined the traditional foundations of Kalmyk society, leading to a substantial loss in their cultural and religious heritage. Among the tragic events, in addition to a forced transition to a settled way of life, collectivization and destruction of the Buddhist establishment in the pre-WWII years, is the deportation of 1943. Although the Kalmyks were pardoned by the Soviet state in the late 1950s, Buddhism as well as Kalmyk popular worship and folk healing remained ‘illegal’ throughout the following three decades.

Public memories of the Soviet era that obtain and proliferate among the Kalmyks today consist of endless miracle narratives centred, on the one hand, on the miraculous agency of sites of former Buddhist monasteries, perceived as ‘powerful’ and also ‘dangerous’, and on the other hand, on the ritual and healing activity of ex- monastics secretly practising underground. Focusing on a particular case-study (the village of Tsagan Aman), I show how the history of the place, which is inseparable from the ‘lineage’ of monasteries and Buddhist figures associated with it, is constructed and distributed through miracle stories. Within a broader corpus of oral miracle histories, narratives of healing and miraculous recoveries constitute a separate subgroup which appears of particular significance for the Kalmyk context. Understanding miracles as a form of shared representations of past events that endows activities of religious exemplars with special meanings (Gayley 2017), I suggest that miracle and healing stories not only function as proliferating mnemonic devices to talk about the Soviet state repression of religion, but also serve as potent means of healing the collective trauma.

 

 

Mercredi 9 mars : Marie-Amélie Salabelle (chercheure indépendante) : « Derrière le masque. La fête de la Maskaraatan du Noël orthodoxe aléoute (Alaska) »

De toutes les populations autochtones qui ont été confrontées à la colonisation russe de l’Alaska, les chercheurs s’accordent sur le succès particulier de l’orthodoxie chez les Aléoutes (Unangax̂ ). Reconnus comme les membres les plus fidèles de l’Église orthodoxe d’Alaska, ils ont été décrits, dès le début du 19e siècle, par le missionnaire russe orthodoxe Veniaminov (1984 : 229), comme des « chrétiens exemplaires », en ce qu’ils avaient abandonné « non seulement le chamanisme lui-même mais également les signes mêmes de celui-ci tels que les faux visages et les masques qu’ils utilisaient lors des danses et des séances chamaniques ». Si les masques aléoutes pré-chrétiens furent abandonnés, le port du masque a toutefois perduré à travers la célébration de la Maskaraatan (mascarade), fête qui emprunte aux coutumes populaires du cycle festif russe des Sviatki englobant les fêtes de la Noël, du Nouvel An  et  de  la Théophanie.  Considérée  comme  une  tradition  autochtone, la Maskaraatan est encore observée aujourd’hui dans quelques rares communautés villageoises des Aléoutiennes où elle fait toujours partie intégrante du cycle de Noël qui s’étend du 6 janvier (Noël) au 19 janvier (Théophanie), selon le calendrier julien. Bien que la Maskaraatan ait été délaissée par d’autres communautés aléoutes, les pratiques et représentations spécifiques qui lui sont associées se retrouvent désormais attachées à la fête d’Halloween souvent désignée comme son équivalent américain. Dans cette présentation, il s’agira d’examiner les pratiques et représentations associées au masque qui permettent d’éclairer les interactions entre chamanisme et orthodoxie dans les Aléoutiennes.

 

 

Mercredi 23 mars : Auréade Henry (CNRS, CEPAM) : « De la toundra à la taïga. Apports de l’archéologie environnementale et de l’ethnoarchéologie pour documenter les relations sociétés-milieux subarctiques ».

Fondée sur l’étude des archives d’origine biologique associées aux restes d’occupations humaines, l’archéologie environnementale cherche à décrypter les interrelations humains-milieux dans le passé. Plus spécifiquement, les recherches présentées dans le cadre de ce séminaire s’intègrent dans le champ de l’archéobotanique et ont pour objectif d’approcher les changements environnementaux de la fin du Pléistocène et du début de l’Holocène en Eurasie, le développement des écosystèmes forestiers et les relations entre les sociétés de chasseurs-cueilleurs et le monde végétal. Les restes botaniques étant particulièrement fugaces en contexte archéologique, ce sont souvent des informations très fragmentaires, issues de registres d’activité limités, qui parviennent jusqu’à nous. Il s’agit donc d’adopter une approche systémique en multipliant les faisceaux d’indices, au sein de laquelle ethnoarchéologie et expérimentation peuvent être de précieux auxiliaires pour mieux aborder la question du signal paléoécologique et palethnologique véhiculé par les vestiges d’origine végétale. Dans cette communication, les apports et les limites de cette démarche sont illustrés par des travaux menés principalement en Sibérie dans le cadre de programmes archéologiques et ethnoarchéologiques, lesquels ont notamment permis de proposer de nouvelles hypothèses et perspectives de recherche concernant les modes de vie au Paléolithique supérieur, mais aussi de documenter certains aspects des relations contemporaines entre les sociétés et les plantes grâce à des enquêtes menées auprès des Évenks de la forêt boréale.

 

 

Mercredi 6 avril : Gulsen Kilci (doctorante à l’Université de Paris Cité, CCJ, Centre Corée UMR 8173) : « Les relations inter-dynastiques entre le royaume du Koryŏ (918-1392) et l’empire des Yuan (1271-1368) au prisme des alliances matrimoniales ».

La dynastie Wang du royaume de la péninsule coréenne Koryŏ forme une alliance matrimoniale avec la famille impériale mongole des Yuan à partir de 1274. L’Histoire officielle du Koryŏ ( 高麗史) dénombre au moins huit princesses impériales, descendantes de Khubilaï Khan, mariées à des souverains issus des Wang jusqu’en 1365. Cet échange diplomatique, exceptionnel du point de vue de l’histoire des relations Chine-Corée, questionne de facto la position du Koryŏ au sein du vaste empire des Mongols. Il s’agit alors de réfléchir à cette relation inédite en terme mongol, en s’éloignant de la vision sinocentrée initié par John K. Fairbank et Ssu-yü Teng (1941). Ainsi, en dehors des principes idéologiques d’« investiture- tribut » zhaogongzhi 朝貢制 et de « concorde et proximité » heqin 和親, qui qualifie généralement la relation de la Chine avec ses voisins, il est nécessaire d’analyser la relation Yuan-Koryŏ à travers le prisme de l’histoire de l’Empire mongole et des pratiques qui lui sont propres. Ainsi, il sera possible de mettre en avant l’originalité de la période, ainsi que le renouveau institutionnel et rituel engendré par le contact avec le Grand Etat mongol. Cette thèse se positionne dans la continuité et propose de répondre aux travaux de Morihira Masahiko (1999) et de Georges Qingshi Zhao (2001). La thèse de ce dernier, qui traite des alliances matrimoniales dans l’Empire mongol, met en avant une catégorisation se basant sur « one-way marriages » et « two-way marriages ». Or, cela ne convient pas pour décrire la relation réciproque qui existe entre les deux entités politiques Yuan et Koryŏ. Nous proposons donc de remettre en question ces travaux initiaux en prenant en compte d’autres caractéristiques de cette stratégie d’alliance matrimoniale, principalement liés aux liens de parenté (khurgen, khuda, il-irgen/bukha irgen…) ; en articulation avec une stratégie propre à la cour royale du Koryŏ. La présentation se déroulera en quatre temps : 1) présentation des sources primaires et secondaires, 2) hypothèses de recherche sur la réciprocité de la relation Yuan-Koryŏ, 3) les termes mobilisés par les chercheurs pour décrire la position du Koryŏ au sein de l’Empire mongol ; 4) la question de la transcription des termes et noms mongols dans les sources en chinois classique sur la période concernée.

 

 

Mercredi 20 avril : Olessia Koudriavtseva-Velmans (UMR EUR’ORBEM

Faculté des Lettres, Sorbonne Université/CNRS) : « Baron Joseph de Baye de l’Aube à l’Ob, l’archéologue et l’ethnographe de la Volga-Oural et de la Sibérie »

Joseph de Baye (1853-1931), archéologue, ethnologue et grand voyageur passionné d’art, a produit pendant près d’un demi-siècle, de 1875 à sa mort, plusieurs travaux et a rassemblé une impressionnante documentation manuscrite, imprimée et photographique, ainsi que des collections d’artefacts uniques sur les cultures anciennes entre la France et la Sibérie, ou, selon son expression, de l’Aube jusqu’à l’Ob.

Une réédition commentée, regroupant les travaux théoriques et les descriptifs des missions du baron de Baye, sera bientôt publiée par l’Institut d’études slaves avec le soutien du CNRS, de Sorbonne Université, de l’ENS, des Archives Nationales, de la BNF et du Musée du quai Branly. Une partie de l’ouvrage est dédiée à l’archéologie et l’ethnographie des cultures de contact des régions de la Volga-Oural et de la Sibérie, elle éclaire sur les voyages du baron dans ces régions et sur la démarche du chercheur qui rapproche les corpus européens et sibériens.

Les trois grands descriptifs des missions officiellement encadrées par le Ministère de l’instruction publique, prennent pour point de départ les régions de la Volga et se dirigent de l’autre côté de l’Oural dans les territoires sibériens. Les notes du voyage de la Volga à l’Irtych, qui a eu lieu entre juin et octobre 1895, celles du voyage de Moscou à Krasnoïarsk, effectué de mai à novembre 1896, et de la mission de Penza à Minoussinsk, ayant lieu de juillet à octobre 1897, sont suivies de trois articles dédiés aux sites archéologiques des âges de pierre et du fer situés dans les bassins de l’Ienisseï et de la Kama. Les trois autres articles sont ethnographiques et consacrés aux peuples de la Volga. Les deux communications faites à la Société nationale des antiquaires de France, traitent de quelques objets découverts par le baron dans cette région, elles viennent conclure notre sélection de travaux sur la Volga-Oural et la Sibérie. L’ensemble des travaux expliqué par une équipe de chercheurs, donne un aperçu des régions et cultures constituant la Russie à l’époque du baron, mettant au centre la culture matérielle et l’imaginaire des peuples historiques et contemporains.

 

 

Mercredi 11 mai : Alevtina Solovyova (Centre for Oriental Studies, University of Tartu, Estonia) : « Reawakening Spirits in Post-Socialist Mongolia: Vernacular Theories and Practices ».

Significant roles in the ‘national revival’ and post-socialist Mongolian society were played by various categories of the supernatural and religious – the former socialist regime’s enemies and victims, suppressed and condemned for dozens of years to a hidden, ‘whispering’ form of existence. In the early 1990’s, the supernatural burst back into Mongolian culture, clearly demonstrating its superior vitality and taking its revenge on the ruined atheistic ideology. Traditional images and motifs of the supernatural occupied various realms and contexts, revealing their important social character: the diviny spirit (ongon) of Genghis Khan, the main patron of the nation (ulsyn ezen), supernatural lords of the state worshiped mountains and oboo (ulsyn takhildag uulyn ovoony ezen), local nature spirits (lus savdag, gazaryn uulyn usny ezen), the lord of the fire, hearth (galyn khan, golomtyn ezen), various demons, ghosts and restless souls (chötgör, büg, güidel, süns), etc.

They became symbols of the national revival and the new state ideology, expressions of collective memories and social relations, as well as of the sorrows of private life, the hopes and fears of post-socialist reconstruction and the present times challenges, demanding (and receiving) the attention of an increasing number of specialists in ritual concerns.

This investigation tries to follow the clues and to reveal the grounds for vitality of some supernatural and religious concepts, the updates and new functions they carry on in contemporary Mongolia.

 

 

Lundi 16 mai : Séance exceptionnelle : Chimiza Lamazhaa de l’Université de Touva présente le travail de son équipe : “The insider studies of Tuvan ceremonies: examples of dagylga family rituals”

Discutantes : Ksenia Pimenova et Valeria Gazizova

 

 

Mercredi 25 mai : Alice Crowther (CRCAO) : « L’administration des terrains de chasse impériaux de la dynastie des Qing ».

Ma thèse porte sur le fonctionnement de l’administration des terrains de chasse impériaux établis par les Qing en Mandchourie (dès la fondation du terrain Yehe par Nurhaci en 1619) et sur les terres des Mongols, et sur le rôle de ces réserves dans l’implantation, au niveau local, du pouvoir des Mandchous et la projection d’image d’une autorité impériale charismatique. Cette communication abordera plus spécifiquement l’évolution – toujours dynamique jusqu’au XIXe siècle – des règlements qui encadraient les terrains de chasse, à travers un recueil des mémoires en langue mandchoue contenant des recommandations envoyées à l’empereur pour la réforme des terrains de chasse par le prince Qaracin Manjubadzar, chargé du terrain de chasse de Mulan entre 1806 et 1816. Ce document, le Ice toktobuha muran i dolo eiten kooli kemun (Règlements nouvellement établis pour toutes les affaires intérieures de Mulan), est actuellement conservé en deux exemplaires – l’un xylographié, l’autre manuscrit – à l’Institut des Manuscrits orientaux à Saint- Pétersbourg (IOM C294xyl et C55ms). Des recherches dans les Premières archives historiques de Chine permettent de retracer les suites données à ces propositions de réformes et d’observer le processus de création du droit dans l’Empire Qing.

 

 

À l’exception du premier, les séminaires ont lieu le mercredi de 14-16h.

À partir du 9 mars, le séminaire du Centre d’études mongoles et sibériennes est validable par les étudiants de master de l’EPHE, de l’EHESS et de l’INALCO (3 ECTS).

 

Contacts : Isabelle Charleux (isacharleux@orange.fr), Grégory Delaplace (gregory.delaplace@ephe.psl.eu), Virginie Vaté (virginie.vate-klein@cnrs.fr).