Polarisations politiques et confessionnelles. La place de l’islam dans les ‘transitions’ arabes
A. Bozzo et Pierre-Jean Luizard (dir.), Roma, Roma TrE-Press, 2015
Les printemps arabes ont partout libéré l’espace public : un espace de liberté que tous les segments de la société ont soudainement occupé, notamment ceux qui, comme les islamistes, en avaient été privés.
La rue a arraché une liberté d’expression longtemps confisquée. Même si l’islam n’était pas la première référence dans les slogans criés dans les rues, les militants des mouvements islamistes n’étaient pas absents.
Ayant été les cibles de la répression sous les régimes autoritaires, qui les avaient incarcérés et condamnés à la clandestinité, ils ont bénéficié de cette nouvelle donne, récupérant une liberté d’action et une visibilité grandissante, associée ou non à un dessein politique de prise de pouvoir. Ils se sont trouvés engagés, dans certains pays, dans des compétions électorales qui n’étaient pas jouées d’avance et qui ont dicté l’élaboration de nouvelles stratégies où la pratique militante, la présence sur le terrain et le travail de proximité constituaient des avantages.
En concurrence avec les autres mouvements et partis présents sur la scène politique, les partis et mouvements islamistes se trouvent actuellement au cœur des polarisations en cours dans les pays du Proche-Orient et du Maghreb, qu’ils soient engagés dans des phases de transition ou, bien plus tragiquement, dans des processus de confrontation armée.
Ces polarisations – politiques au début des printemps arabes – ont aussi pris une tournure confessionnelle sans merci, impliquant l’ensemble du monde arabe et posent clairement la question de la viabilité de certains États.
Les articles du présent ouvrage sont en grande partie issus du colloque sur ces sujets organisé à Paris les 26 et 27 mars 2014 conjointement par le Groupe Sociétés, Religions, Laïcités (GSRL), l’université Roma Tre, l’Institut d’Études de l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM), l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) et l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).