Mardi 28 mars 2017
Dans le cadre du programme ‘Religions et Sociétés en Asie’ aura lieu une séance au sujet de :
Une nouvelle génération de nonnes bouddhistes
Nicola Schneider (CRCAO) et Amandine Peronnet (INALCO)
Argumentaire
Des nonnes bouddhistes « dans le monde ». Le cas du temple Pushou en Chine continentale (Amandine Peronnet, Equipe ASIEs, doctorante à INALCO sous la direction d’Esther Bianchi et de JI Zhe)
Nonnes du temple Pushou formant le logo du programme « Trois-Plus-Un » (2015)
Le temple Pushou ( 普 寿 寺 ) est situé sur le mont Wutai, haut-lieu de pélerinage bouddhique dans la province chinoise du Shanxi. Le monastère a ouvert en 1991, et l’Institut d’études pour les nonnes qu’il héberge a accueilli les premières étudiantes de s 1992.
En 2006, les nonnes du monastère, menées par l’abbesse, maître Rurui (如), ont également lance le programme « Trois-Plus-Un » (“三加一”僧伽教育工程).
Celui-ci est le résultat de la collaboration de trois établissements ayant chacun un domaine de compétence spécifique : le temple Pushou pour la pratique religieuse, le temple Dacheng (大乘寺) pour l’éducation, et l’association caritative Bodhi (菩提爱心协会) pour l’aide sociale.
Plusieurs e éléments distinguent ce monastère, qui forme actuellement la nouvelle génération du sangha féminin. L’un d’entre eux est constitué par la diversité des enseignements propose s, qui vise a la fois a créer une élite monastique féminine capable de faire face a nombre de situations, et a offrir une spécialisation aux nonnes. D’autre part, on trouve au monastère une conscience aigüe des besoins de la société chinoise en matière de solidarité, résultant en l’apport d’une solution concrète : donner un moyen d’action aux nonnes par le biais du travail caritatif.
Cette intervention sera base e principalement sur des observations de terrain réalisées notamment en juillet 2015. Il s’agira alors, a partir d’éléments comme la professionnalisation des nonnes du temple Pushou, ou la concrétisation de l’ide al du bodhisattva dans l’action sociale, de discuter de la place des nonnes bouddhistes dans le monde contemporain.
En somme, cette intervention vise, a partir d’un cas concret, a donner des éléments allant dans le sens d’une insertion des nonnes dans le monde séculier.
Émancipation féminine et religion. Le cas des nonnes bouddhistes tibétaines (Nicola Schneider, post-doctorante, CRCAO)
Examen final des premières nonnes tibétaines « docteures en philosophie bouddhique » (geshema), Inde, H.P. (2016).
Les nonnes bouddhistes tibétaines sont confrontées à un grand nombre de discriminations : elles n’ont pas accès à la hiérarchie cléricale, ne jouissent pas des mêmes faveurs économiques que les moines et, jusqu’à très récemment, elles n’avaient droit qu’à une éducation sommaire. Par conséquent, elles n’occupent qu’une place subordonnée dans le monachisme tibétain jusqu’à ce jour. Cependant, ces trente dernières années d’importants projets ont été lancés pour permettre aux nonnes d’être sur un pied d’égalité avec les moines, notamment en matière d’éducation.
Dans ma présentation, je propose de revenir sur ce long chemin que les nonnes tibétaines ont parcouru avant de pouvoir passer le diplôme de «docteure en philosophie bouddhique » — ou geshema — l’an dernier, en 2016.
Je m’intéresserai ensuite à leurs profils sociologiques, puisque nombre d’entre elles sont originaires des différents pays et régions de l’Himalaya qui composent l’aire culturelle tibétaine. Il s’agira ainsi de donner un premier aperçu de l’impact que cette ouverture à l’éducation supérieure bouddhique pour les femmes pourrait avoir pour l’avenir du bouddhisme tibétain et aussi, en filigrane, pour la position des femmes dans la religion plus généralement.
Ethnologue, Prix de thèse Germaine Tillion 2013 de l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, Nicola Schneider a publié en 2013 Le renoncement au féminin. Couvents et nonnes dans le bouddhisme tibétain (Presses universitaires de Paris Ouest, Nanterre, ISBN 978-2-84016-133-2).
Lieu et horaire
Mardi 28 mars 2017 – 14 h 00 – 17 h 00
EPHE – Bâtiment Le France, salle 114 – 90 avenue de France, 75013 Paris
NOTE : La participation au séminaire est réservée aux membres du programme de recherche GSRL. Les membres extérieurs au laboratoire devront pour y assister en faire une demande auprès de : g_gyss@hotmail.com et mdaeven@gmail.com