Enseignant-chercheur
Courriel : sezeromain@yahoo.fr
Fonction
Chargé de recherches à l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ) ; rattaché au Groupe sociétés, religions et laïcités (CNRS-EPHE).
Spécialité
Sociologie politique et religieuse de l’islam contemporain, radicalités militantes, djihadisme, sortie de la violence.
Thèmes de recherche
Après des recherches sur l’islam contemporain en Europe au sein desquelles les questions relatives à la violence se sont progressivement invitées, les travaux de Romain Sèze se sont récemment recentrés sur la radicalisation liée à l’islam. Celle-ci est appréhendée le long de deux axes de recherches complémentaires. D’une part, dans sa dimension subjective, elle est d’abord approchée comme catégorie du discours politique et objet de l’action publique, c’est-à-dire comme une menace objectivée à la faveur d’enjeux socio-politiques, parfois contradictoires et concurrentiels, qui mettent en jeu deux tropismes : l’un pathologisant (le djihadisme comme symptôme d’un déséquilibre individuel), l’autre rationnalisant (le djihadisme comme symptôme d’un déséquilibre collectif, par extension comme un militantisme). D’autre part, dans sa dimension objective, la radicalisation est examinée sous l’angle de la construction d’engagements susceptibles d’aboutir à des actions illégales et/ou violentes. Ces recherches explorent une voie alternative au débat public en analysant les ressorts complexes qui interviennent dans la construction de ces engagements, tout en soulignant le caractère souvent tardif, i.e. postérieur au passage à l’acte, de leur intellectualisation et de la structuration d’un capital proprement militant.
Biographie
1/ Formation/parcours universitaire
– 2013 : Qualification de maître de conférences, CNU (19) sociologie/démographie
– 2012 : Doctorat en sociologie (mention études politiques). École des Hautes Études en Sciences Sociales. Mention très honorable, avec les félicitations du jury à l’unanimité. Thèse publiée
– 2009 : Récipiendaire de la bourse du Partner University Found, et visiting scholar à l’université de Berkeley-Californie
– 2006 : Master de sciences historiques, philologiques et religieuses – spécialité « Islamologie et mondes musulmans ». École Pratique des Hautes Études/Sorbonne. Mention très bien
2/ Terrains de recherche
– Campagnes d’entretiens et observations dans les mosquées en France et aux États-Unis.
– Campagnes d’entretiens biographiques en détention auprès de personnes condamnées pour des faits de terrorisme (djihadisme, nationalismes).
– Campagne d’entretiens auprès d’acteurs impliqués dans la prévention de la radicalisation (décideurs publics, haut-fonctionnaires, professionnels, responsables associatifs).
3/ Activités de recherche et d’enseignement
– 2015 (…) : Intervenant dans formations professionnelles (services du Premier ministre, ministère de l’Intérieur, ministère de la Justice)
– 2014-2015 : Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche (mi-temps) en sociologie, Sciences Po – Aix-en-Provence (CHERPA), dans le Master « Cultures, religions et société » :
– 2014-2015 : Co-responsable (avec Bernard GODARD et Sylvie TAUSSIG) du séminaire « Déconstruire les représentations de l’islam et des musulmans en France génératrices de conflits », École Normale Supérieure (département de géographie, section diplomatie) – Paris
– 2013-2014 : Chargé de cours en sociologie et en anthropologie, IFSI – Reims
– 2012-2014 : Chargé de cours en sociologie, Université de Reims – Champagne-Ardenne
4/ Responsabilités institutionnelles, programmes et projets de recherche dirigés, participation à des comités de rédaction, des instances d’évaluation…
– 2016-2019 : Membre du comité de pilotage du projet ANR Violences et radicalités militantes en France. Coordinateur scientifique : François AUDIGIER (CRULH, Université de Lorrraine).
– 2015-2016 : Co-directeur scientifique (avec Xavier CRETTIEZ) du projet de recherche « Saisir les mécanismes de la radicalisation violente : pour une analyse processuelle et biographique des engagements violents », pour la mission de recherche droit et justice (ministère de la Justice), en partenariat avec le CESDIP (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines).
5/ Affiliations institutionnelles
– Depuis 2017 : Membre de l’Observatoire des radicalités politiques, Fondation Jean Jaurès
– Depuis 2015 : Correspondant du Radicalisation Awareness Network pour l’INHESJ
– Depuis 2013 : Membre de l’Association Française de Sociologie
– Depuis 2013 : Membre de l’association Alumni des anciens étudiants de l’EHESS
– 2012-2015 : Membre du groupe de réflexion Identités et Religions : Étude des Nouveaux Enjeux (secrétaire de l’association et rédacteur en chef du blog irene.hypotheses.org de 2012 à 2015)
Principales publications
– Lutter contre la radicalisation en France. La fabrication d’un paradigme sécuritaire, 2018 (à paraître).
– « Itinéraire d’un djihadiste. Engagement et désengagement d’un candidat au martyr », Actes du colloque Critiques radicales, éthiques alternatives, légitimation de la violence, éditions Riveneuve, 2018 (à paraître).
– « For a “Visible” Islam ? The Emergence of a Protest Speech in French Mosques », Mohammed HASHAS, Niels V. VINDING, Khalid HAJJI, Jan Jaap de RUITER (dir.), The Imamate in Western Europe. Developments, Transformations, and Institutional Challenges, Amsterdam, Amsterdam University Press / Brill, 2018 (à paraître), pp.231-252.
– « L’émergence d’une lutte pour la reconnaissance ? L’itinéraire d’une association musulmane rémoise », Diego FERNANDEZ VARAS, Olivier LESERVOISIER, Alexis J. MARTIG, Ewa MARTRIN (dir.), Itinéraires de reconnaissance. Discriminations, revendications, actions politiques et citoyennetés, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2017 (à paraître).
– Xavier CRETTIEZ et Romain SÈZE (dir.), avec la collaboration de Bilel AININE et Thomas LINDEMANN, Saisir les mécanismes de la radicalisation violente : pour une analyse processuelle et biographique des engagements violents, Rapport du CESDIP et de l’INHESJ pour le ministère de la Justice, août 2017, 152p.
– « La violence de la lutte comme préalable à la reconnaissance d’un islam de France ? », Les cahiers de la sécurité et de la justice, n°35-36, septembre 2016, pp.161-167.
– « Leaders musulmans et fabrication d’un ‘‘islam civil’’ en France », Confluences Méditerranée, n°95 (Islam de France : nouveaux acteurs, nouveaux enjeux), janvier 2016, pp.43-58.
– « La Ahmadiyya en France : une minorité musulmane en recherche de reconnaissance », Archives de Sciences Sociales des Religions, n°171, juillet-septembre 2015, pp.247-263.
– Être imam en France. Transformations du « clergé » musulman en contexte minoritaire, Paris, Le Cerf, 2013, 266p.