Outre les séminaires de chaque programme et les séminaires des enseignants-chercheurs de l’EPHE et d’autres universités (listés dans l’Annexe 4), les membres du GSRL organisent les séminaires suivants :
Séminaire des chercheurs post-doctorants
« Religion et violence dans la modernité : approches théoriques, perspectives historiques et mutations contemporaines », séminaires organisés par les post-doctorants du GSRL (Daniela Campo, Julia David, Sara Teinturier et Vincent Vilmain), 2012-2013
« Étudier les faits religieux : théories et méthodes au carrefour des sciences sociales », séminaires organisés par les post-doctorants du GSRL (Alfonsina Bellio, Sara Teinturier), 2014-2015
« Subjectivité du croire, communauté des pratiques, publicité du religieux », séminaires organisés par les post-doctorants du GSRL (Alfonsina Bellio, Mathieu Gervais, Alexandre Piettre), 2015-2016
« Oscillations du croire ?? », séminaires organisés par les post-doctorants du GSRL (Alfonsina Bellio, Julie Remoiville), 2016-2017
Séminaire des doctorants
Séminaire des doctorants du laboratoire GSRL, organisé par Gervais Mathieu (2013-2015) et Ludovic Bertina (2012-2014).
GSRL et ISGAP
« Les formes et les significations de l’antisémitisme contemporain. Croyances politiques, croyances religieuses. Penser les fanatismes modernes », Séminaires organisés par le GSRL et l’ISGAP (Institut for the Study of Global Antisemitism and Policy, États-Unis), 2016-2017 (12 séances par an), organisé par Joëlle Allouche-Benayoun d’abord avec Gunther Jikeli de 2012-2014, puis avec Paul Zawadzki depuis 2014.
GSRL et CERI
« Religions et multilatéralisme », Séminaires organisés par le GSRL et le CERI, 2015
« Acteurs religieux et multilatéralisme », séminaires organisés par le CERI et le GSRL, 2016-2017
« Les acteurs religieux dans le multilatéralisme » (CERI-GSRL) (novembre 2014- à nos jours), séminaire organisé par Maryam Mouzzouri, Delphine Alles, Charles Tenebaum
GSRL et CEMS (EPHE)
Atelier mensuel du Centre d’Etudes mongoles et sibériennes, Centre des Etudes Mongoles et Sibériennes (conjoint CEMS et GSRL), organisé par Isabelle Charleux et Virginie Vaté.
2017-2018
Le 15 novembre 2017 : Dmitri Oparin (Université d’Etat Lomonossov de Moscou) « ‘Locals’ and ‘Newcomers’ in Yamal region, Russia. Social boundaries and variability of the migration experience »
Le 13 décembre 2017 : Aimar Ventsel (Université de Tartu) (à confirmer) « Comparison of Yakut and Estonian Soviet era pop music » (titre provisoire)
Le 17 janvier 2018 : Céline Petit (SPHERE, CNRS- Paris Diderot) « Jeux de ficelle et chamanisme dans des sociétés inuit » (Titre provisoire)
Le 14 février 2018 : Vladislava Vladimirova (Université d’Uppsala, Uppsala Centre for Russian and Eurasian Studies) Titre à préciser
Le 7 mars 2018 : Marie Favereau (ERC ‘Nomadic Empires’, Oxford) « Un empire dans l’Empire : la formation des hordes mongoles aux XIIIe et XIVe siècles »
Le 2 mai 2018 : Mark Anspach (LIAS, Institut Marcel Mauss) « Représentations animales et culte de l’ours à Çatalhöyük »
Le 16 mai 2018 : Aurélie Névot (Centre Chine Corée Japon) « Les Maîtres de la psalmodie. Chamanisme scriptural chez les Yi-Sani du Yunnan »
Le 13 juin 2018 : Anna Caïozzo (Bordeaux) « Le luxe chez les Mongols »
2016-2017
Le 16 novembre 2016 : Sandrine Ruhlmann (CNRS ; UMR 8173 « Chine, Corée, Japon »). « Les pratiques alimentaires mongoles».
Le 7 décembre 2016 : Ksenia Pimenova (Musée du Quai Branly / GSRL), Présentation et projection de son film « Esprits des trois sommets » (CNRS Images 2016, 57 mn).
Le 11 janvier 2017 : Guy Bordin (CERLOM, INALCO),« Regards sur la nuit des Inuit du nord de la Terre de Baffin ».
Le 22 février 2017 : Noémi Godefroy (Centre d’Etudes Japonaises, INALCO), « Le monde aïnou en Asie orientale (XVIIème-XIXème siècles) ».
Résumé : Jusqu’à leur intégration au sein des Etats japonais et russes au XIXe siècle, les Aïnous occupaient un vaste espace qui s’étendait du nord de l’île de Honshu jusqu’au Kamtchatka, en passant par les Kouriles, et de Hokkaido à l’embouchure de l’Amour, en passant par l’île de Sakhaline. Si, jusqu’aux années 1960, l’historiographie japonaise a pu véhiculer l’image figée d’un peuple pacifique de chasseurs, pêcheurs, cueilleurs, les recherches archéologiques et historiques des dernières décennies ont mis en exergue l’importance des réseaux commerciaux, les tensions intra- et interethniques, ainsi que de nombreuses spécificités régionales linguistiques et culturelles. C’est cette nouvelle vision qui prévaut désormais dans le nombre grandissant d’ouvrages, d’expositions, et même de mangas, autour des Aïnous, au Japon et dans le monde.
Notre exposé proposera un état des lieux de la recherche sur les Aïnous de Hokkaido, puis il présentera le fonctionnement et l’économie de la société aïnoue, à la lumière des sources autochtones et japonaises. Enfin, il reviendra brièvement sur leur devenir après l’annexion de l’espace aïnou par le Japon à partir de 1869.
Le 15 mars 2017 : Mathieu Vanhonnaeker (Université Libre de Bruxelles), « Le Mammuthus primigenius dans ses représentations sibériennes »
Le 19 avril 2017 : Katia Buffetrille (EPHE / CRCAO), « Un rituel embarrassant et contesté en Amdo (Tibet) : l’offrande sanglante (dmar bsang) »
Résumé : En 1999, j’ai eu l’occasion d’observer le sacrifice d’une chèvre exécuté par un groupe de villageois tibétains dans la ville de Trika en Amdo. Le rituel fut exécuté dans le temple dédié à Trilke Yüllha, une divinité considérée comme le dieu du terroir (yüllha) de certains villages de l’Amdo mais qui est curieusement identifiée à Guan Yu, le dieu chinois de la guerre et aussi à Wenchang, le dieu chinois de la littérature. Ce rituel, qui consiste à brûler une chèvre, a rarement été décrit dans la littérature. Dans la mesure où il est totalement incompatible avec l’idéal bouddhiste de la compassion, les sources tibétaines sur le sujet sont rares, pour ne pas dire inexistantes, comme le sont également les sources secondaires. De retour à Trika en 2016, j’ai pu constater que le rituel était encore exécuté aujourd’hui, mais connaissait des changements importants.
Dans cette présentation, je présenterai la personnalité complexe de ce dieu, puis décrirai le rituel avant de discuter des changements que j’ai pu observer et leurs causes.
Le 17 mai 2017 : Olessia Koudriavtseva : Les bronzes de la Kama et l’imaginaire ouralo-sibérien dans l’esprit ethnofuturiste : une imagerie hybride entre passé, présent et futur
Les bronzes de la Kama et l’imaginaire ouralo-sibérien dans l’esprit ethnofuturiste : une imagerie hybride entre passé, présent et futur.
Aujourd’hui en Russie, les plasticiens contemporains qui adhèrent à l’état d’esprit nommé l’ethnofuturisme emploient l’imaginaire, les formes et les compositions plastiques issus des petits bronzes ornementaux de la Kama et ceux de l’Oural et de la Sibérie Occidentale. S’inspirant de ces oeuvres anciennes qui proviennent des cultures archéologiques antiques et médiévales, les artistes tentent à leur manière de nouer les liens entre le passé, le présent et le futur. Ils s’interrogent sur la mémoire collective, sur l’avenir identitaire des cultures locales dans un monde mondialisé et abordent la question des liens entre les peuples contemporains et les peuples disparus qui vécurent sur ces territoires.
Dans leurs œuvres, les ethnofuturistes effectuent des croisements surprenants qui accentuent la nature hybride des prototypes. Malgré leur fidélité au terme savant du « style animalier », les artistes contemporains mettent l’hybride homme-animal au centre de leurs expériences ayant pour ambition la création d’une « nouvelle mythologie ». L’homme-animal dans ses formes diverses et multiples ne se voit pas comme une simple illustration du mythe, mais plutôt comme un mythe plastique en évolution.
Le 14 juin 2016 : Bernard Charlier (Fond National de la Recherche Scientifique), « Appréhender la ville parmi les habitants du district des yourtes à Oulan Bator ».
Résumé : Ma présentation a pour point de départ une réflexion menée sur le lien entre le pastoralisme nomade caractérisé par la mobilité effective des éleveurs et de leurs troupeaux et l’attachement que les éleveurs nourrissent à l’égard d’un lieu qu’ils appellent leur « pays natal » (nutag). Lors d’un article récemment publié, j’ai émis l’idée que ce lien n’est pas seulement établi à la naissance, il est entretenu par la mobilité nécessaire à la survie des bêtes et plus particulièrement par l’accomplissement, à chaque campement, d’actions rituelles destinées aux esprits du territoire (savdag). La question que j’aimerais poser est la suivante : que devient ce lien entre mobilité et attachement lorsque des éleveurs migrent en ville ? Les prémisses de ma recherche actuelle montrent que les migrants les plus pauvres n’ont pas accès à la propriété et continuent parfois pendant plusieurs années à déménager d’enclos en enclos en ville sans pouvoir s’y fixer définitivement. C’est ce passage d’un mouvement qui attache à un mouvement qui détache que j’aimerais explorer à travers les récits de nouveaux migrants dans le quartier des yourtes d’Ulaanbaatar.
2015-2016
Le 4 novembre 2015 : Gabrielle Chomentowski (post-doctorante, programme « Sociétés plurielles » de l’Université Sorbonne Paris cité), « Vostokkino, une organisation cinématographique pour les nationalités orientales d’Union soviétique (1928-1935) ».
Le 25 novembre 2015 : Anne Dalles (doctorante, EPHE), « Implantations et stratégies des missions chrétiennes en Extrême-Orient russe ».
Le 9 décembre 2015 : Franck Billé (Université de Cambridge), « Futurs non linéaires : modernité et imaginaires géopolitiques à la frontière sino-russe ».
Le 13 janvier 2016 : Jean-Luc Lambert (MCF, EPHE), « Autour des rites et représentations de l’ours dans le Bas Amour, à Sakhaline et à Hokkaido ».
Le 10 février 2016 : Thomas Tanase (post-doctorant, UMR 8167 « Orient et Méditerranée »), « La découverte de l’Asie intérieure par les Occidentaux au Moyen Âge ».
Résumé : Le 24 août 1246, le frère franciscain Jean de Plancarpin, envoyé du pape Innocent IV, assiste au cœur de la steppe mongole à l’intronisation du grand-khan Güyük, petit-fils de Gengis Khan. Il voit arriver des ambassadeurs de tous les peuples asiatiques, y compris ceux d’un peuple fort éloigné, les Coréens. C’est le point de départ d’une découverte : celle des immensités d’une Asie intérieure qui va s’ouvrir aux Occidentaux pour l’espace d’un siècle environ. Mais pour comprendre ce qu’a signifié cette découverte, il faut avoir un regard très différent sur la steppe mongole de celui que l’on pourrait avoir spontanément aujourd’hui. Si l’empire des héritiers de Gengis Khan cultivait son origine nomade, et mettait en scène son éloignement des grands centres de civilisation, il s’agissait aussi du plus grand empire ayant existé, brassant tous les peuples de l’Eurasie – jusqu’à ces lointains franciscains venus de l’extrême Occident. Dès lors, la découverte médiévale occidentale de l’ensemble des mondes asiatiques, de la Chine au subcontinent indien, préparée à vrai dire par plusieurs siècles de circulation des nouvelles et légendes à travers les ports arabes ou Constantinople, se fit justement le long des routes d’une Asie intérieure devenue carrefour, et dont l’image, définie par le nomadisme turco-mongol, finit par se cristalliser en particulier dans les récits de Marco Polo, non sans une réelle connaissance du terrain.
Le 11 mai 2016 : Jeanna Loyer (doctorante, Queen’s University de Belfast), « Transitions bio-culturelles de l’âge du Bronze à l’âge du Fer : caractéristiques archéoanthropologiques et dimensions sociales des populations pastorales des steppes de la Volga et du Don (Russie)». Exceptionnellement de 10h30 à 12h30
Le 15 juin 2016 : Elisabeth Anstett-Gessat (chargée de recherche, CNRS/IRIS), « Dantzig Baldaev, gardien de camp. A propos d’un talentueux dessinateur bouriate qui fitcarrière dans l’administration pénitentiaire soviétique ».
2014-2015
Le 12 novembre 2014 : Stéphanie Boutevin (post-doctorante, Centre A. Koyré), « Les interactions entre le politique et le religieux chez les Hurons de Wendake et les Abenakis d’Odanak au 19e siècle ».
Notre présentation aborde les interactions entre politique et religion au Canada après la Conquête britannique de 1760 qui mit fin à la domination française. Elle aborde principalement le cas particulier des Autochtones de la vallée du Saint-Laurent, installés dans des villages tenus par des Jésuites : les Domiciliés. Réputés catholiques, ces Amérindiens avaient instauré tout un système de revendication et d’organisation avec le Régime français qui leur permettait de conserver certaines pratiques traditionnelles – comme celle des délégations porteuses de pétitions. Ces habitudes changent avec le système britannique, contraignant certains habitants de ces villages à s’adapter et à chercher à s’instruire pour éviter de dépendre uniquement de l’intermédiaire des missionnaires catholiques pour leurs revendications. S’instaurent alors des petites élites locales, lettrées, qui s’accaparent les pouvoirs et les richesses sous couvert de représenter leurs pairs. Or, on remarque que le religieux et le politique s’imbriquent rapidement pour assoir la légitimité des différents protagonistes en lice pour les hautes fonctions du village. Le village abénakis d’Odanak, notamment, voit des guerres de clocher se multiplier avec le retour au village d’un Autochtone protestant, Peter Paul Osunkhirhine, envoyé par l’American Board Of Commissionners for Foreign Missions, pour tenter de convertir les Abénakis. On le remarque aussi chez les Hurons de Wendake qui, s’ils n’ont pas la concurrence protestante pour faire éclater les conflits, ont des familles de lettrés dynastiques qui deviennent de plus en plus instruits et qui vont permettre l’émergence du premier prêtre huron, Prosper Vincent. Celui-ci, dans ses lettres, mêle habilement questions politiques et religieuses pour conserver son prestige et ses positions sociales. C’est donc autour de la correspondance de ces deux personnages que nous allons présenter ces interactions entre religieux et politique, montrant à quel point les deux sont intimement liées à des questions d’ordre beaucoup plus pragmatique comme la recherche du pouvoir et de l’influence.
Le 17 décembre 2014 : Jaroslava Panakova (post-doctorante « Research in Paris » au GSRL/Comenius University of Bratislava), « La notion de personne en Tchoukotka à travers le phénomène du ‘retour’ ».
La grande variabilité des notions de la personne (de l’âme) en Asie ne permet guère de s’interroger sur le statut de l’individu, sur la question du soi. L’analyse du traitement des morts et des représentations entourant le devenir des défunts nous permet d’éclairer les conceptions cosmologique et sociale de la notion de personne. Cette étude se concentre sur la communauté autochtone des Yupiget et des Tchouktches de Tchoukotka, Russie. La croyance ancienne en un potentiel “retour” du domaine des morts de la personne décédée garantit la relation persistante avec les ancêtres. M’appuyant sur l’étude de Mark Nuttall (1994) sur l’acquisition du nom d’une personne morte dans la communauté groenlandaise de l’Ouest (Upernavik), j’analyse le même phénomène dans la région du Détroit de Béring russe. Donner un nom représente l’un des éléments les plus centraux de la vie spirituelle et sociale de la communauté. Ici, “le retour” est matérialisé dans le nom-âme, qui “upon death leaves the body and remains ‘homeless’ until it is called back to reside in the body of a newborn child“ (Nuttall, 1994:123).”
Le 14 janvier 2015 : Antoine Maire (doctorant, CERI-Sciences-Po), « Le dilemme mongol, entre développement économique et sécurité nationale ».
La Mongolie a adopté en 1990 la démocratie et l’économie de marché, qui ont fait de ce pays enclavé une exception dans la région. Ce petit pays fait pourtant aujourd’hui face à un dilemme important, entre une volonté de développement économique qui semble passer par une plus forte intégration à l’économie chinoise et une volonté d’indépendance, le pays entendant préserver sa spécificité régionale et le modèle qui lui est propre. Les études réalisées sur des cas similaires font état du rôle central joué par les élites économiques dans l’attitude que choisit d’adopter un pays à l’égard de son puissant voisin. Lors de cette intervention, il s’agira donc de se concentrer sur le rôle joué par les élites économiques mongoles et d’en dresser le portrait.
Le 11 février 2015 : Frédéric Constant (MCF, Université Paris Ouest Nanterre, en délégation CNRS à l’IAO de Lyon ; UMR 5062), « La culture juridique nomade face au droit étatique : le droit mongol sous les Qing ». Et Judith Pfeiffer (Université d’Oxford), « Yasa and shari’a in the Ilkhanate: Amir Baytmish’s Decree from the Year 1288 »
Much has been written about the theory of the Mongol yasa in the Ilkhanid context. Such studies were largely based on reports found in historical works (narrative sources) of the period. Focusing on the decree (or “söz” – literally ‘word’) of the Mongol general Baytmish from 1288 CE, i.e., before the conversion of the Chinggisid rulers to Islam, this presentation departs from an actual legal document that has survived from this period, and attempts to establish what it actually meant to apply the yasa in a majority Muslim environment. This study in turn, sheds light on the larger questions of the interaction between the Mongol and local populations in areas conquered by the Mongols in the 13th century.
Le 11 mars 2015 : Yann Borjon-Privé (doctorant, EPHE), « Vers une ethnographie des oiseaux dans le monde dolgane : ce que nous apprend l’éthologie du Dalbaaki (facticius avis dolganensis) ».
Le 15 avril 2015 : Béatrice Collignon (Professeur, Université Bordeaux-Montaigne), « L’espace et le territoire pour les Inuinnait (Arctique occidental canadien) ». Le 6 mai 2015 : Brice Perombelon (doctorant, Université d’Oxford), « Géopolitique indigène et rapport à l’environnement : de la notion de territorialité dans la culture Dene, subarctique Canadien ». Le 10 juin 2015 : Grégory Delaplace (MCF, Université Paris Ouest Nanterre) titre à préciser « Ces choses qu’il ne suffit pas de percevoir. Réflexions autour de l’invisible en Mongolie (et ailleurs) »
Il s’agira dans cette séance d’examiner cette catégorie de « choses » que les Mongols nomment habituellement « choses invisibles » (üzegdehgui yum): les « revenants » (süns), les fantômes (chötgör) et autres esprits « maîtres des lieux » (gazryn ezed). A partir de l’analyse de plusieurs récits de rencontres inopinées avec ces « choses » recueillis dans la province de l’Uvs entre 2003 et 2008, je proposerai l’hypothèse que celles-ci se caractérisent par le fait que leur perception (inopinée) ne suffit pas à leur qualification (en tant que revenant, fantôme, esprit ou chose invisible en général). Contrairement à la plupart des autres choses qui nous entourent (les Mongols comme nous, au demeurant), la qualification des « choses invisibles » est médiée: elle nécessite l’intervention de personnes et/ou d’animaux dont les talents ou les capacités de perception particulières permettent d’identifier, à différents degrés, ce que les témoins ordinaires – qui sont aussi les narrateurs de ces récits – ne peuvent que percevoir passivement et de manière fragmentaire. A partir de cette hypothèse, je tenterai de faire le point sur les différents chemins interactionnels et discursifs que peuvent prendre la qualification des choses invisibles en Mongolie aujourd’hui, en m’interrogeant sur les fondements possibles d’un travail comparatif plus large.
2013-2014
Le 6 novembre 2013 : Sandrine Ruhlmann (Post-doctorante au Laboratoire d’Anthropologie Sociale), « Techniques d’élevage et santé animale en Mongolie contemporaine. Analyse des représentations collectives des maladies animales (zoonoses) »
Résumé : Cette séance sera consacrée à la présentation de mon projet de recherche sur les zoonoses développé dans le cadre d’un postdoctorat au Laboratoire d’anthropologie sociale (Collège de France), qui s’inscrit dans la réflexion du séminaire « Relation hommes/animaux : questions contemporaines » dirigé par Frédéric Keck et Carole Ferret.
Ce sera l’occasion de montrer comment j’appréhende ce nouvel objet d’étude anthropologique — perception-gestion des zoonoses —, les étapes de cette recherche, et comment j’envisage la préparation de ce nouveau terrain ethnographique — qui reposera sur une enquête de terrain en deux temps, à la capitale Ulaanbaatar dans un premier temps, dans la steppe de la région du Hentij ou du Töv dans un deuxième temps.
Je préciserai quels acteurs je projette de rencontrer et avec quels objectifs je me propose d’analyser leurs pratiques relatives à la perception-gestion des maladies animales transmissibles à l’homme.
Le 11 décembre 2013 : Claire Alix (Maître de Conférences, Chaire CNRS/Université de Paris 1 – Panthéon Sorbonne « Archéologie des Amériques »), « L’usage du bois dans la région du détroit de Béring : approches archéologique et ethno-historique »
Le 22 janvier 2014 : Yves Marie-Davenel (Chercheur associé au Laboratoire d’Anthropologie des Institutions et des Organisations Sociales/IIAC), présentation et discussion de son ouvrage Renouveau culturel et diversité nationale au Kazakhstan. Les associations culturelles tatares, Paris, Editions Petra, Collection « Sociétés postsoviétiques en mouvement », publié en 2013 Le 12 février 2014 : Léa Macadré (Architecte DPLG-Agence FlandCO, spécialisée en conservation préventive), « Patrimoine matériel et identité mongole : projet d’étude sur le traitement des collections du Musée d’Histoire Nationale d’Ulaanbaatar » 12 mars 2014 : Sylvie Beyries (Directeur de Recherche CNRS, au CEPAM), « Environnement, mobilité et exploitation des ressources végétales et animales au nord de la Iakoutie. Le programme ethnoarchéologique : CAMPSITE »
9 avril 2014 : Grégoire Schlemmer (Chargé de recherche IRD, Centre d’Etudes de L’Inde et de l’Asie du Sud-Est), « La gestion du même et de l’autre dans la vie rituelle de sociétés marges (Népal, Laos) »
28 mai 2014 : Daria Cevoli (Responsable de la collection Asie au Musée du Quai Branly), « Le corps animal : autopsie d’un manteau de chamane. – Etude et restauration d’un manteau sibérien dans les collections du Musée du Quai Branly » 11 juin 2014 : Dominique Samson (Maître de Conférences, INALCO), « Tous les chemins mènent à Dieu : terrains et récits de vie autochtones en Russie (sub)arctique »
2012-2013
Le 19 décembre 2012 : Dany Savelli (MCF, Université Toulouse Le Mirail) : « Récente publication sur Elena et Nicolas Roerich et présentation d’un projet sur l’Expédition Roerich en Asie centrale »
Résumé : On ne compte plus en Russie les publications sur le peintre et mystique Nicolas Roerich (1874-1947) et sur l’enseignement religieux qu’avec sa femme Elena, il a élaboré. La majorité de ces publications est de type hagiographique et prosélyte ; quelques-unes, néanmoins, dénoncent l’actuel « Mouvement de Roerich » comme un mouvement satanique.
Le présent recueil est né du souhait de remédier aux simplifications extrêmes – canonisation vs excommunication – que suscitent à la fois les écrits mystico-religieux du couple Roerich et les intrigues politiques et diplomatiques auxquelles il fut mêlé, que ce soit en URSS, aux États-Unis, au Tibet, en Inde, en Chine ou au Japon. Dû à un collectif international de chercheurs, ce recueil éclaire des aspects peu connus de l’activité artistique et politique du couple, de même propose-t-il une analyse de leur quête spirituelle. L’Association Roerich fondée en France en 1929 et le Mouvement de Roerich dans la Russie et la Lettonie contemporaines font également l’objet d’études.
Le 16 janvier 2013 : Ksenia Pimenova (docteure en sociologie, Centre d’études interdisciplinaires des faits religieux) : « La souillure et les rituels de purification dans le bouddhisme et le chamanisme à Touva »
Le 13 février 2013 : Laurent Legrain (post-doctoral research fellow, MIASU, Cambridge) : « L’écologie sonore et les invisibles. Histoire de vent, de bruits et de rencontres avec les entités peuplant les steppes liminales de la dépression darhad (Mongolie septentrionale) »
Résumé : Dans les steppes darkhad, au nord de la Mongolie, il m’est arrivé d’entendre des histoires de rencontres avec des entités invisibles présentes dans la nature. La narration de ces histoires mettait souvent en relation plusieurs éléments : la présence supposée d’entités et le vent, le mouvement d’objets habituellement inanimés, la voix d’un homme, le son d’un instrument ou le son en général. Est-il possible de détecter une trame commune derrière ces récits et de comprendre comment et peut-être pourquoi les éléments cités ci-dessus sont liés entre eux ? Je vais faire l’hypothèse qu’une « trame sémiotique » existe, qu’elle oriente la manière dont mes interlocuteurs lient les différents éléments de ces récits et les interprètent. L’analyse de cette trame nous renseigne sur l’écologie sonore mongole, sur son rapport avec la conception importante qu’est « l’éveil » de la nature et sur les voies empruntées en Mongolie pour appréhender un « matériau » aux dimensions multiples comme l’est le vent.
20 mars 2013 : Tatiana Boulgakova (Université russe pédagogique d’Etat A. I. Herzen, Saint Pétersbourg / Institut d’Etudes Avancées, Nantes) : «Inter-clan activity of a clan shaman Nanay Case Study »
Résumé : Inter-clan activity of a clan shaman Nanay Case Study
Clan shaman’ duty is usually understood as serving clan spirits and with their aid protecting his or her clansmen from troubles. Relying on Nanay case field study, I show that the vector of shaman’s activity is different; it is directed not inside, but outside the shaman’s native clan group. Shaman’s activity not only consolidates integrity of a clan, but in fact undermines its closeness. The most noticeable feature of shamanic activity is opposing and fighting. But as shaman’s spirits-helpers belong to the same totality, which produce sickness to his or her clansmen, shaman is not able to fight against his or her own clan spirits and as a result he or she is not able to heal his clansmen. Shamanic activity results in widening the circle of persons who worship his clan spirits at the expense of the clients he or she healed. Shaman’s inter-clan activity is also noticeable in the practice of accumulation the clients’ souls in the personal shamans’ spiritual storages. Under the unfavorable circumstances these alien clients’ souls could be used for the sake of the shaman, the owner of the storage.
Successors of Nanay shamans facing the new religious choice
[A noter : le jeudi 21 mars, de 14h à 16h, au GSRL, 59-61 rue Pouchet, Paris 17e, M° Brochant, T. Boulgakova effectuera une autre présentation intitulée « Successors of Nanay shamans facing the new religious choice »]
Relying on Nanay case field study, I show the specific attitude of the indigenous peoples to the different religions, suggested by the quantity of the faiths recently expanded their activity in Siberia and Russian Far East (with emphasize on Pentecostalism) and changing their traditional shamanism into neo-shamanic variant, which happened under influence of the new religious ideas. Having been converted to the new religions, the successors to shamans continue to keep strong dependence on their traditional spirituality, sometimes even without becoming aware of it; they can experience shamanic call and shamanic-like diseases long after they reject shamanism and chose different social and religious activity. It results in native peculiar reinterpretation of those religions (e.g., Christianity), which they accept, and attaches the special (shamanistic) meaning to their activity within the newly accepted religion.
17 avril 2013 : Roberte Hamayon, autour de son livre Jouer : Etude anthropologique à partir d’exemples sibériens, La Découverte, 2012
15 mai 2013 : Sandrine Ruhlmann (LISST, Centre d’anthropologie sociale) : « Le ravioli, un aliment mongol traditionnel ? Stratégie d’appropriation et bricolage identitaire en Mongolie contemporaine »
Résumé : Le régime alimentaire des Mongols repose encore de nos jours sur les produits issus de l’élevage, la viande et les produits laitiers, qui sont des aliments traditionnels, socialement valorisés. Cependant, les céréales sont aujourd’hui omniprésentes et élémentaires dans les pratiques alimentaires. En particulier, les raviolis sont intégrés dans le système de valorisation des aliments, parce qu’ils possèdent les caractéristiques essentielles des produits laitiers et de la viande, en raison de leur double constitution. En effet, les raviolis sont composés d’une enveloppe de pâte de farine blanche, la couleur du lait incarnant la fête, le renouveau et plus récemment le rôle d’agent purificateur, et d’une garniture de viande fraîche et grasse, l’élément qui nourrit. En conséquent, ils interviennent dans des pratiques qui impliquent un ensemble de croyances bouddhiques et chamaniques, notamment la notion de mérite, communément de « multitude », la notion de bonheur que les familles doivent accumuler, ainsi que la notion de fermeture et d’ouverture (de la période de deuil/de la resocialisation de la famille, de l’ancienne/de la nouvelle année). Pour les familles, l’enjeu consiste à favoriser le sort de l’âme de leurs morts en effectuant des actions méritantes. En retour, leurs actions méritantes assureront une bonne renaissance à leur âme. Une bonne renaissance bouddhique consiste à renaître dans le corps d’un humain pour préserver, selon d’anciennes croyances chamaniques, la perpétuation du lignage et la reproduction de la société. Cette présentation mettra en évidence comment les familles justifient la préparation, la consommation et l’offrande de ce nouvel aliment, le ravioli, et comment elles nient l’origine chinoise de ce plat, et la maîtrise technique de nouveaux ustensiles, outils, savoirs et savoir-faire culinaires, pour soutenir leurs croyances relatives à l’âme et à la renaissance de l’âme. Ainsi, les familles confèrent aux raviolis un statut d’aliment traditionnel mongol et leur attribuent un rôle dans la réalisation de rituels (célébration du Nouvel An, funérailles). À travers l’étude de l’introduction d’une nouvelle catégorie d’aliments, les céréales, la présentation mettra l’accent sur les interrelations entre alimentation, religion et politique.
19 juin 2013 : Projection du film « Maîtres de chant diphonique », un documentaire de Jean-François Castell (durée 53mn) et discussion avec Johanni Curtet (doctorant musicologie, Université Rennes 2)
2011-2012
Le 9 novembre 2011
1) Alice Besacier Picard (M1 LLCO, INALCO), La toundra et l’urbain : regards nénetses dans la péninsule du Yamal ;
2) Clément Jacquemoud (doctorant EPHE), Évolution récente des rapports inter-ethniques et religieux en République d’Altaï
Le 7 décembre 2011
Yann Borjon-Privé (doctorant EPHE), Quelques représentations dolganes à propos de l’origine du groupe : retour sur l’ethnographie du début du XXe siècle
Le 11 janvier 2012
Dmitrii Oparin (doctorant de l’Université d’Etat de Moscou), Socio-Cultural Problems and Local Strategies of the Indigenous Peoples of Novo-Chaplino and Sireniki (Coastal Chukotka)
Le 15 février 2012
Joseph Long (Research fellow, Max Planck Institute for Social Anthropology), Shamanism and Cultural Politics in Western Buriat Communities – Ce séminaire aura lieu au GSRL, en salle 255, 59-61 rue Pouchet, 75017 Paris (M° Brochant)[1]
Le 14 mars 2012
Emilie Maj (chercheur post doc, Musée du Quai Branly), La guimbarde, instrument national en République Sakha (Iakoutie)
Le 11 avril 2012
Nicolas Sihlé (chargé de recherche au CNRS, Centre d’Etudes Himalayennes), L’ambivalence morale de l’apport des services rituels en milieu des tantristes tibétains (Amdo/Qinghai) (titre provisoire)
Le 30 mai 2012
Katia Buffetrille (Ingénieur de recherche, EPHE/CRCAO), Un médium bien embarrassant : le jeu rituel musical (luröl) de Soru (Amdo)
Le 20 juin 2012
Raphaël Blanchier (ENS-EPHE), Les danses du cheval en Mongolie: Approche comparative des danses Ojrad /bij bijelgee/ et de la “danse populaire mongole” (République de Mongolie)
2010-2011
Le 24 novembre 2010
Séance d’ouverture ; interventions de Charles Stépanoff et d’Isabelle Charleux sur leurs travaux en cours
Le 15 décembre 2010
Eva Toulouze, « Le sens du sacré dans les pratiques d’un intellectuel de Sibérie occidentale, Juri Vella »
Le 12 janvier 2011
David Koester, « Russian Orthodox Religion in Indigenous Itelmen History – Russian, Soviet and Post-Soviet Perspectives »
Le 9 février 2011
Laura Nikolov, « Les relations entre l’URSS et la république populaire de Mongolie de 1919 à 1939 »
Le 2 mars 2011
Marie-Amélie Salabelle, « Des noms russes en héritage : mémoire et construction identitaire sur l’île d’Atka (îles Aléoutiennes, Alaska) »
Le 6 avril 2011 de 10-12h
Charlotte Marchina, « Le cheval chez les Mongols et les Bouriates
Le 11 mai 2011
Ludek Broz, « Magic of Explanation. Homage to Mary Douglas »
Le 15 juin 2011
Anne Ducloux, « Le néo-chamanisme ou chamanisme new-age, Samarcande »
GSRL et EHESS
« Religions et sociétés en Eurasie Centrale (Russie, Caucase, Asie Centrale) », séminaire organisé par Thierry Zarcone et 4 autres collègues du CNRS, EHESS, 32 heures (assuré de 2012 à 2014).
Autres (sélection)
« Quelles politiques publiques en matière religieuse en Europe ? », séminaire organisé par Claude Proeschel, Sylvie Taussig et Sylvie Toscer-Angot, 2016-2017
« Ecologie et Religiosités », séminaire du Campus Condorcet organisé par Ludovic Bertina, 2014-2015.
« Écologie et Religion », séminaire du Campus Condorcet organisé par, Mathieu Gervais GSRL-EPHE, MSH, Paris I, 2015.
Séminaire de lectures sur le Liban contemporain au département d’études contemporaines, organisé par Jean-Baptiste Pesquet et F. Marranconi, Institut Français du Proche-Orient, Beyrouth, janvier – juin 2014
Cycle de conférences mensuelles « Quarante ans de recherches sur les femmes, le sexe et le genre » organisé par Florence Rochefort.
Zawadzki, Paul 2016-2017 Croyances politiques, croyances religieuses. Penser les fanatismes modernes
Zuber, Valentine, Direction et animation du séminaire IESR-Collège des Bernardins sur La liberté de religion et de conviction en Méditerranée, Pôle recherche du Collège des Bernardins, (2014-2018).
Zuber, Valentine, Co-direction et animation, avec Jacques Huntzinger du séminaire Dialogue méditerranéen sur la pensée religieuse et la sécularisation des sociétés, Pôle recherche du Collège des Bernardins, Paris (2010-2012).
[1] J. Long effectuera sa conférence dans le cadre d’un échange informel commencé en 2010 entre le Siberian Studies Centre (Max Planck Institute for Social Anthropology, Allemagne) et le GSRL (le SSC prend en charge le voyage des chercheurs, le GSRL prend en charge leur séjour). Le séminaire aura donc lieu au GSRL.